La 3e Rempart, classe Défense du collège Sébastien Vauban, a honoré, ce vendredi, son devoir de mémoire.
Ses représentants Léa, Luna, Jade, Jeanne-Marie, Théo, Yanis et Quentin, ont animé la cérémonie devant le monument aux morts de Blaye, préparés par leurs enseignants, Julie Varaillan et Thierry Naso, professeurs d’Histoire-Géographie, et Isabelle Lesouple, professeur de français.
Après un rappel du contexte historique de la Première Guerre Mondiale, des conditions effroyables de vie de nos soldats et des nombreuses victimes de cette Grande Guerre, des élèves de l’école Rosa Bonheur et membres du conseil municipal des enfants, ont cité quelques noms de Blayais morts pour la France en retraçant des éléments biographiques suite aux recherches faites en classe par nos 3e.
Léa, Jeanne-Marie et Quentin ont raconté l’histoire du Soldat inconnu, symbole de tous ces disparus qui n’ont pu être identifiés.
Pour finir, tous les élèves ont récité un poème de Cypora Sebagh, écrit à la gloire de celui qui repose sous l’Arc de Triomphe, et de tous ceux que nous honorons en ce 11 novembre 2022, jour de commémoration de l’armistice de la Grande Guerre.
Soldat inconnu
Et le froid tombe sur son cœur
Comme un couperet guillotine,
Il reconnaît les doigts menteurs
Du dernier soir qui l’assassine.
Il entend tout près le canon
Et la mitraille qui repart,
La guerre n’est qu’un peloton,
Et voici l’heure du départ.
La terre s’ouvre sous son corps,
Le soleil pleure sous les balles
Et dans l’écho du vent du nord,
S’y engourdit la neige sale.
Qui se souviendra de son nom
Lorsque la paix mêle les traces ?
S’appelait-il Henri, Léon,
Ce soldat qui meurt et trépasse ?
Etait-il blanc ? Etait-il noir ?
Etait-il beau ? Etait-il laid ?
Dans les méandres de l’Histoire,
Qui le saura aux jours de paix ?
Pardonnez-moi si je blasphème :
Qu’allait-il faire dans la boue ?
La mort, lui jetant l’anathème,
A décimé ses rendez-vous…
…Enterré sous l’arche de pierre
Du monument qui le reçut,
Sa flamme danse singulière :
Honneur au soldat inconnu !
Honneur aux soldats morts pour la France !
Nos élèves ont profité du public présent pour une autre action solidaire en cours : la vente de bleuets au profit de l’ONACVG (Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre). Le Bleuet de France, fleur du souvenir et symbole de la nation française depuis la guerre de 14-18, est proposé à partir de 1€. Cette collecte améliorera le quotidien de tous les anciens combattants, pupilles de la nation ou victimes de guerre ou de terrorisme.
Salués et remerciés par les autorités présentes, nos élèves ont été conviés au vin d’honneur dans la salle de réception de la Mairie de Blaye. Leurs enseignants sont très fiers de leur prestation et de leur investissement.
Texte préparé par les élèves et leurs enseignants
Chers tous,
Nous sommes ici réunis pour rendre hommage aux morts pour la France de la Grande Guerre. Léa et Yanis vont nous rappeler cette page horrible de notre histoire.
70 millions de soldats sont mobilisés entre 1914 et 1918, lors de la Première Guerre mondiale. De nombreuses batailles comme Verdun de février à décembre 1916, restent dans les mémoires. En effet, les combats sont d’une extrême violence. Les nouvelles armes comme les lance-flammes, les gaz et les obus, sont de plus en plus meurtrières. Loin de leurs proches, confrontés constamment à la mort, les soldats souffrent.
Leurs conditions de vie dans les tranchées sont horribles. Exposés aux intempéries et à la chaleur, ils côtoient les vermines (rats, poux, puces). Le bilan est lourd. Près de 10 millions de soldats sont tombés au front en laissant seuls 3 millions de veuves et 6 millions
d’orphelins. 21 millions de blessés pleurent également LA PERTE de leurs camarades de tranchées.
Blaye, notre ville, a souffert comme tout le reste de la France. Les noms inscrits sur le Monument aux Morts en sont une trace intangible.
Parmi les 120 noms que nous pouvons lire, nous vous proposons de partir à la rencontre de certains de nos concitoyens.
Pierre GREZEL avait seulement 18 ans lorsqu’il est mort. Il a été porté disparu quelques mois après s’être porté volontaire pour défendre son pays. C’était un matelot de 2ème classe.
Martin DABIS était lieutenant du 8ème Régiment de marche de Zouaves. Entrée dans l’armée active le 4 octobre 1917, il meurt par balle à l’âge de 39 ans le 19 juillet 1918 à Pierrefonds dans l’Oise, quelques mois avant l’armistice.
Ferdinand André SOULAS était sergent dans le 144ème Régiment d’infanterie. Il est tué au combat le 6 mai 1917 à l’âge de 26 ans.
Roger Fernand Victor COUTANT est mort tué par l’ennemi à l’âge de 21 ans le 4 septembre 1918. Il faisait partie du 128ème Régiment d’infanterie.
Joseph ROBERT est 2ème canonnier dans le 204ème Régiment d’artillerie. Il meurt au front le 14 octobre 1918 à l’âge de 33 ans à Caudion dans l’Oise.
Gustave HEURTIN est caporal du 126ème Régiment d’Infanterie. Il est tué à l’ennemi le 17 décembre 1917 à l’âge de 22 ans. Il est décrit comme « un caporal vigoureux et dévoué d’une ardeur et d’un courage admirable » c’est pourquoi il a reçu la croix de guerre.
Chers tous,
Combien d’entre nous ici gardent la mémoire de ces jeunes hommes partis pour défendre notre cher pays ?
Combien de ces noms nous sont encore connus ? Finalement, ces noms si chers autrefois tombent peu à peu dans l’oubli et les soldats qu’on honorent deviennent peu à peu des « soldats inconnus ».
Refusons tout pincement au cœur ! Notre Soldat Inconnu figure parmi les soldats les plus honorés de France.
Laissez nous vous raconter son histoire.
Dix millions de soldats sont morts pendant la Grande Guerre. Bon nombre d’entre eux ont été enterrés sans pu être identifiés.
En 1920, le gouvernement propose de transférer les restes de l’un d’entre eux sous l’Arc de Triomphe. Chaque commandant de secteur où les combats furent les plus meurtriers (Verdun, Chemin des Dames, Artois, Alsace, Lorraine, Flandres, Marne, Somme et Champagne) reçoit l’ordre d’exhumer le corps d’un soldat non identifié.
Huit cercueils sont recouverts d’un drapeau tricolore dans la galerie souterraine de la citadelle de Verdun. Le choix revient au caporal Auguste THIN. Âgé de 21 ans, pupille de la Nation, ancien poilu, il est le plus jeune engagé volontaire du 132ème Régiment. Le ministre André MAGINOT tend donc à Auguste THIN un bouquet d’œillets à déposer sur le cercueil choisi. Ce dernier s’arrête devant le 6ème cercueil car six est la somme des chiffres de son régiment. Ainsi le 11 novembre 1920, le cercueil du soldat Inconnu est placé sous
l’Arc de Triomphe.
Quelle belle histoire que celle de cet homme tombé pour la France et qui loin de tomber dans l’oubli va devenir le symbole d’un sacrifice.